mardi 1 février 2011

Le mal à l'âme

Christian Tétreault Fanpage C'est la semaine de prévention du suicide. Si seulement il y avait un truc pour battre la bactérie mangeuse d'âme. En parler, peut-être. Juste en parler.

Je voulais commenter sur cette semaine de la prévention du suicide. C'est un sujet tabou pour certains, pour d'autres c'est trop difficile de garder le silence tellement c'est quelque chose de lourd qu'il faut absolument le partager.

Certains voient dans le suicide la fin de leurs problèmes, sans se soucier des conséquences pour leur entourage immédiat (conjoint, enfants, amis, famille). C'est facile de croire qu'il suffit d'apporter une solution définitive et permanente à une situation temporaire.

Le slogan qui dit : « le suicide ce n'est pas une option » est faux. Le suicide est une option, mais est-ce la meilleure? Là est la véritable question.

Mais je me pose la question sous-jacente, la personne qui se suicide a-t-elle vraiment réglé le problème? Je n'en suis pas du tout convaincu. Mes recherches sur la vie m'ont démontré que ce que je n'ai pas réglé dans cette vie-ci, je vais devoir y faire face de nouveau dans la prochaine.

La culture hindoue parle de karma et de dharma, je vous cite la pensée de ce jour de Omraam Mikhaël Aïvanhov :
« À l'instant où vous agissez, vous déclenchez inévitablement certaines forces qui produiront inévitablement aussi certains résultats. C'est cette idée de rapport de cause à conséquences qui est d'abord contenue dans le mot « karma ». C'est ensuite que ce mot a pris le sens de paiement pour une transgression commise. On peut donc dire que le « karma » (dans le second sens du terme) se manifeste toutes les fois qu'un acte n'est pas absolument inspiré par la sagesse et l'amour divins – ce qui est le cas la plupart du temps. Mais l'être humain fait des essais et il faut qu'il s'exerce. Ces essais sont maladroits, imparfaits, mais ce n'est pas grave, il doit se corriger, réparer ses erreurs, et bien sûr pour cela il peine, il souffre.
Vous direz : « Mais alors, puisqu'en agissant on commet obligatoirement des erreurs et qu'on devra souffrir pour les réparer, il vaut mieux ne rien faire ? » Non, il faut agir. Évidemment, vous souffrirez, mais vous apprendrez, vous évoluerez… et un jour vous ne souffrirez plus. Quand vous aurez appris à agir correctement, quand tous vos actes, toutes vos paroles seront inspirés par la bonté, la pureté, le désintéressement, ils n'entraîneront pas de « karma », mais ils attireront des conséquences bénéfiques. C’est ce que l’on appelle le « dharma »."
Une autre perspective en rapport avec le suicide est la notion de courage versus la lâcheté. Il faut du courage, mais qu'est-ce que le courage d'abandonner versus celui de continuer à lutter pour vaincre le problème qui parait insoluble à celui qui le vit? Le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de faire face à sa ou ses peurs.

Le mal de l'âme, combien de gens ont, à présent, au moment où vous lisez ce texte, ce mal qui les ronge? Qu'est-il? Cette sensation profonde de rupture de contact avec la source de toutes les énergies qu'on appelle la vie. Cette prise de contact se fait par l'entremise de trois choses fondamentales : notre mission sur terre, nos relations humaines, notre sentiment d'utilité.

Si je n'ai plus de contact avec une de ces trois dimensions, c'est le néant, la dépression, le désespoir et la pulsion de vie se transforme en pulsion de mort.

Pour vous parler un peu de moi, j'ai passé par plusieurs de ces phases, avec à plus d'une fois le désir d'en finir. Mais conscient que ça ne réglerait probablement rien et que tout serait à recommencer dans un autre temps ou un autre lieu, j'ai choisi d'y faire face ou plutôt de me faire face.

Quand un suicidaire décide de se regarder en face avec honnêteté et simplicité, qu'il laisse tomber ses masques alors tout devient possible.

Il y a des ressources disponibles, et la première ressource disponible immédiatement est de sentir son sang couler dans ses veines et de se dire que cela a une raison d'être. Regardez à présent vos bras et sentez le sang qui y circule c'est la vie mon ami. Tout part de là.

Je connais des gens qui n'ont pas pris le temps de s'arrêter à sentir la vie et de la prendre à pleine main et ainsi rebondir dans une autre stase, un autre état de vie.

J'ai changé le désespoir pour des espoirs. J'ai abdiqué à la mort pour vivre ma vie intensément. Quand la mort nous attire (pulsion de mort), au même moment la vie nous fait signe aussi (pulsion de vie), l'accueillir et lui faire fête (la célébrer).

Je souhaite à tous ceux et celles qui liront ce texte de prendre la décision de vivre intensément la vie c'est tellement précieux ce cadeau tellement qu'on l'appelle un présent!

Vivre, c'est aller au bout de soi!

Sylvain

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