dimanche 12 juin 2011

À qui appartient la souveraineté?

Bonjour à vous,

En réaction à la secousse parlementaire à Québec et à la lettre des 12 députés à Jacques Parizeau, j'ai eu le goût de donner mon point de vue.

C'est drôle, ça fait un bout que je me tiens cette réflexion, mais à qui appartient la souveraineté d'un pays en devenir? La réponse qui me revient sans cesse, comme une évidence, c'est à tous ceux qui y souscrivent. Qu'on soit jeune, vieux, homme, femme, ainsi de suite, tout cela n'a guère d'importance. Est souverainiste celui qui y adhère par conviction peut importe ses motifs.

Des députés qui réclament leurs droits de parole et quittent un Parti qui se dit souverainiste sont aussi légitimes de promouvoir la même cause. Je salue le courage et la détermination de ces 4 démissionnaires qui osent se lever pour leurs convictions et les mettre devant les médias. Il y en a trop peu de ceux-là.

Je salue également la maturité du Parti Québécois qui a accusé réception du message clair envoyé par ces démissions et a su se remettre en selle assez sereinement. Enfin diront certains, le PQ se réveille et il commence à bouger pour prendre la place publique et faire la promotion de ce qui semble parfaitement légitime : la souveraineté.

Cet électrochoc est salutaire, car il redonne de la vie à une chose naturelle et vivifiante, celle d'être maître de son destin. Qui rêve d'être assujetti toute sa vie? Vient un temps où les jeunes adultes veulent vivre leur vie, et la nation québécoise est rendue à cette étape aussi. Société adulte, elle peut se gouverner sans demander la permission aux gens de l'ouest canadien, ni au premier ministre qui les représente.

La lettre des 12 députés intitulée - Crise au PQ: les jeunes députés demandent à Parizeau de leur laisser de la place - est parfaitement correcte selon moi, c'est le titre qui est triplement trompeur :
  1. Ce n'est pas une lettre sur la crise au PQ, mais une lettre de 12 députés souverainistes à un autre souverainiste.
  2. Les 12 députés ne demandent pas à Parizeau de leur laisser de la place, mais de leur faire confiance.
  3. Les 12 députés demandent aux médias de leur faire de la place.
Si la rigueur journalistique du Devoir avait été au rendez-vous, le titre aurait pu se lire :
Lettre à Parizeau: des députés souverainistes réclament plus de visibilité et plus de confiance.
Ou quelque chose du genre.

Je suis d'une génération qui à vue grandir le PQ, j'ai voté pour la première fois en 1976, j'ai participé à plusieurs fonctions politiques dans le PQ et à plusieurs fonctions électorales par la suite. Bien que je ne sois plus membre d'aucun parti politique, je n'en suis pas moins souverainiste.

Je reviens à ma question en titre : à qui appartient la souveraineté?

Est-ce le monopole d'un parti politique, d'un chef de parti, d'une tribune? Le Parti Québécois n'est pas le seul véhicule de la souveraineté.

Quand on est rendu frileux par la présence de Jacques Parizeau auprès de son épouse alors qu'elle livre le plus dur discours de toute sa carrière, celui de sa démission. Il est temps de se réveiller. J'ai collaboré comme bien d'autre avec Jacques Parizeau au fil des ans et il a toute ma reconnaissance.

Sa seule présence dérange, je vais vous dire pourquoi. PARCE QU'IL BOUGE POUR LA SOUVERAINETÉ, PARCE QU'IL EN PARLE, PARCE QU'IL L'INCARNE.

Le problème est que ça nous prendrait 1000 Jacques Parizeau, 1000 députés souverainistes, 1000 professeurs d'université, 1000 artistes, 1000 dirigeants d'entreprise, 1000 chefs de ceci ou de cela qui se lèvent au quotidien et font la promotion de la souveraineté.

Mais on s'en remet entre les mains d'une poignée de gens pour le faire à notre place or, la souveraineté nécessite la mobilisation générale de tous ceux et celles qui la veulent.

Au lieu de dire à un de nous faire confiance et de nous faire de la place, prenons notre place. Allons dans toutes les directions possibles pour inonder la société de cette belle et noble quête qu'est la souveraineté.

Au lieu d'écouter les inepties de Jean Charest qui ne fait rien pour le Québec et tente de nous faire accroire du contraire, levons-nous et enclenchons le mouvement irréversible vers notre destinée de peuple libre et fier de l'être!

Vive le Québec!