samedi 28 juillet 2012

Mélange des genres en politique québécoise

Bonjour à vous,

Un peu de tout, fédéraliste, séparatiste, autonomiste, nationaliste, souverainiste, indépendantiste, réformiste, étatiste. Il y a aussi les durs et les mous dans tout ça.

Tous les Québécois sont souverainistes

Antoine-Sylvain Côté
Enseignant de français et ex-journaliste
Source : La Presse, 26 juillet 2012

Ne pas être souverainiste au Québec, en 2012, ou n'importe quand à travers notre histoire, que l'on soit francophone, anglophone ou allophone est un non-sens. Nous sommes tous souverainistes, certains ne le savent pas encore, d'autres ne comprennent pas les enjeux qui font que la souveraineté est la seule option.
Le premier postulat qu'il faut faire, pour en arriver à une conclusion aussi réelle, est le suivant : la langue, issue de notre histoire commune - et je ne parle pas de l'anglais -, possède une valeur incommensurable ; elle est de ces richesses dont la pérennité doit être assurée sans concessions. La seule raison de devenir souverain est liée à l'identité, même si Jacques Parizeau avait effleuré l'idée d'une souveraineté économique à laquelle je ne crois pas. Dans les deux cas, économie florissante ou agonisante, cela ne justifie pas une telle émancipation. Notre démarche souverainiste s'inscrit dans la recherche d'un mouvement identitaire basé sur des valeurs communes, mu par un désir commun de préserver les acquis de nos racines historiques. Or, cette langue que nous avons négligée, cette histoire que nous cherchons à oublier, ces valeurs bafouées par le néolibéralisme, qui font que le Québec est un pays en soi, doivent être replacées au premier plan de nos actions communes. La souveraineté n'est pas chose politique, elle n'est pas non plus le jouet de la rhétorique des profiteurs ou de la propagande des manipulateurs. Elle appartient au peuple québécois.

C'est elle qui se manifeste dans nos rues aujourd'hui, qui rêve à des jours plus cléments, des jours où tous les êtres responsables du Québec s'uniront et confronteront leurs peurs et leurs désillusions et les abattront. On ne marche pas aujourd'hui pour les frais de scolarité réellement, on ne marche pas non plus pour des causes si pragmatiques ; on marche pour la souveraineté des idées, pour la souveraineté des valeurs, pour s'affranchir du passé, car nous sommes gouvernés par des intérêts qui ne sont pas les nôtres, parce que ces intérêts nous ont plongés dans une dormance de laquelle les jeunes nous somment d'émerger. Comment des intérêts malséants peuvent-ils s'implanter jusque dans notre subconscient : par la peur, par la manipulation, par la désinformation; ils se sont immiscés en nous comme une couleuvre rampe subrepticement vers sa proie naïve.

J'ai toujours cru que les Québécois avaient renoncé à leur liberté par peur, par crainte de représailles, surtout parce qu'ils s'étaient construit des représentations erronées de la souveraineté. Je crois aussi qu'il y a un désengagement des Québécois envers les Québécois, ce qui est un paradoxe inextricable. La souveraineté n'est pas une rupture avec le Canada, elle n'est pas non plus une fermeture sur le monde ; elle est une solution pour l'épanouissement d'une société distincte, la mise en lumière de ses valeurs et l'actualisation de ses projets.

Au Québec, tout ce qui est guerre nous blesse, le développement pétrolier s'oppose à notre respect environnemental, la dénégation de notre art nous rabaisse cependant que le faciès de la Reine nous humilie. C'est pourtant ce vers quoi nous allons, cela qui entrechoque nos convictions profondes, nos valeurs que nos gouvernements taisent. Il est là le défi des partis souverainistes; celui de reconstruire les ponts avec la population fière en mettant de l'avant un projet de société scrupuleux, tout en prenant ses responsabilités.
Je comprends de ce texte, la conviction de son auteur sur l'urgente nécessité de faire la souveraineté pour assurer la survivance du peuple québécois qui vient de se réveiller grâce aux agissements des jeunes. Mais dire que tous les Québécois sont souverainistes ne tient pas la route, car les faits référendaires et les sondages démontrent le contraire. Autre chose, il y a autant de raisons de faire la souveraineté que de s'acheter une maison, selon les gens et leurs motivations, on ne peut réduire cela qu'à la survie de l'identité québécoise.

Non, les Québécois ne sont pas souverainistes

Christian Tremblay
Écrivain
Source : La Presse, 27 juillet 2012
Cet article se veut une réponse à mon collègue qui a publié un peu plus tôt sous le titre « Tous les Québécois sont souverainistes ».

Non, les Québécois ne sont pas souverainistes. Je ne parle même pas des sondages qui confirment les uns après les autres que cette option n'est pas majoritaire. Pour aller sur le même terrain que l'auteur de l'article qui fait de la souveraineté un fait identitaire de la langue, je trouve cet argument très insultant pour les Québécois qui sont de souche autre que la vieille France.

On nous parle d'ouverture sur le monde? Et bien ce n'est pas en tenant ce genre de discours réducteur que nous allons y arriver. Un Québécois est une personne qui réside au Québec, point. Il n'y est aucunement question de langue là. Il n'y a pas de « vrai » Québécois. Ce concept est purement raciste.


La langue est le moyen de communication majoritaire au Québec et il est important de la préserver. De là à définir ce qu'est un Québécois avec cette seule variable, c'est un pas à ne plus franchir, plus jamais.


Nous avons beau nous illusionner avec des rêves à 10 000 mètres, les Québécois ont avant toute chose une vie nord-américaine comme tous les autres. Nous allons au même Wal-Mart que le gars du Kansas ou la fille de Vancouver. Nous allons également au même dépanneur du coin.


Il faudrait peut-être arrêter de croire que notre peuple est un peuple au-dessus des autres. Nous ne sommes pas « moins », mais nous ne sommes pas « plus » non plus.


La langue n'est pas une question de souveraineté mais de culture. Oui il faut se battre pour la garder et j'en suis. Les Québécois de toutes origines consomment une culture québécoise de grande qualité et c'est merveilleux ainsi.


N'en déplaise à plusieurs et malgré beaucoup de problèmes (qui ne sont pas pires qu'ailleurs, au contraire!), il fait bon vivre au Québec. Les chimères de monstres capitalistes prêts à nous avaler ne servent qu'à apeurer la masse.


Nous nous comportons trop souvent comme des schizophrènes qui entendent des voix. NON, il n'y a pas de conspiration mondiale d'êtres puissants qui se lèvent la nuit pour discuter de la manière d'asservir le Québec.


Nous avons besoin d'un gouvernement responsable qui va : protéger la culture de tous les Québécois, protéger notre lieu de vie, créer de la richesse pour tout le monde, gérer l'état et le tout dans le respect de l'environnement et de nos valeurs propres.


Si un jour. nous tous, Québécois de souche ou non, décidions majoritairement de faire la souveraineté, cette décision devrait être prise en regard de toutes ces responsabilités, et non pas seulement au nom de notre langue.
Ce que Christian reproche à Antoine-Sylvain concernant la simplification réductrice à la langue pour expliquer la nécessité de la souveraineté, je pourrais aussi le reprocher à Christian qui simplifie à la seule occupation du territoire sans plus, comme définition de Québécois. De plus, nous identifier aux Américains parce que nous sommes sur le même continent est plutôt choquant. Allez dure à un Belge qu'il est comme un Français ou comme un Allemand parce qu'il vit tout près, vous verrez ça passera pas.

À présent voici ma position concernant la souveraineté et ce qu'est ou doit être un Québec souverain. Commençons par quelques questions :
  1. Est-ce que tous les Québécois sont souverainistes? Assurément, non. Sinon ce serait déjà chose faite. 
  2. Est-ce que tous les résidents au Québec sont des Québécois? Attendez une minute, ne partez pas en peur! Cette simple question mérite réflexion, non? Est-ce qu'un Haïtien qui est au Québec depuis 2 mois est un Québécois? Bien sûr que non. Pourtant, il est sur le territoire québécois. Pourtant, il parle français. Que lui manque-t-il pour être un Québécois? Une formalité administrative (la citoyenneté québécoise)? Non, il lui manque le désir au coeur d'être Québécois. Donc, de cette question initiale du point 2, la réponse est non.
  3. Est-ce que les résidents du Québec qui sont fédéralistes et nationalistes sont des Québécois et des Canadiens? Semble-t-il. Ils sont devant aucun dilemme, sauf en période référendaire, car là ils doivent faire un choix. Ce sont des hermaphrodites politiques.
Un Québécois, selon moi, se définit par quatre critères qui doivent former un tout :
  1. Il doit vivre au Québec.
  2. Il doit parler français.
  3. Il doit connaitre la culture québécoise.
  4. Il désire être reconnu comme Québécois.
Un souverainiste, selon moi, se définit par les points suivants :
  1. Il se reconnait comme Québécois selon les 4 critères ci-dessus.
  2. Il veut faire la totalité de ses Lois sans aucune ingérence extérieure.
  3. Il veut signer tous les traités internationaux.
  4. Il veut gérer tous ses impôts en entier.
Ceux qui se disent fédéralistes, selon moi, veulent :
  1. Avoir deux identités, au cas où l'une ferait défaut.
  2. Laisser les autres décider pour eux pour pouvoir pas la suite exercer leur sport favori : le chialage.
  3. Ne pas assumer pleinement leurs responsabilités, mais dépendre de volontés externes.
  4. Payer en double les deux impôts, les deux taxes, les deux systèmes administratifs...
  5. Abdiquer leur liberté individuelle et collective, au profit d'une soi-disant sécurité nationale.
Bon, voilà pour l'essentiel; pour les détails, j'y reviendrai.

dimanche 22 juillet 2012

Éthique en politique

Un autre sujet me chatouille présentement dans la politique québécoise, c'est celui de l'éthique ou plutôt de son manque. Mais d'abord, définissons ce qu'est l'éthique :
  1. Une branche de la philosophie qui étudie les fondements des mœurs et de la morale, exemple : un cours d'éthique.
  2. Un ensemble des règles de conduite propre à une société, à un groupe, exemple : une éthique professionnelle ou politique.
En regardant de près la réalité actuelle, on constate facilement les nombreuses dérives auxquelles nous a habitués le gouvernement libéral dans ses nombreux étirements et faux-fuyants concernant l'éthique. Les nominations partisanes, les financements occultes (appelés enveloppes brunes), le favoritisme dans l'attribution des contrats gouvernementaux, les permis de garderies, les primes de départ faramineuses et le placement des démissionnaires dans des emplois auprès des firmes faisant affaires avec le gouvernement sans aucune gêne, car la loi sur le lobbyiste est à sens unique.

Mais détrompez-vous, ce n'est que la pointe de l'iceberg. Que dire de toutes les commandes politiques du bureau d'un premier ministre ou d'un ministre à porte close, de permettre ceci ou d'empêcher cela. Un gouvernement de post-it, vous savez les petits collants qu'on appose sur les dossiers pour en ordonner une direction autre que ce que la Loi ou l'esprit de la Loi dit. Le vérificateur général du Québec l'a dénoncé à plus d'une reprise.

Le manque de transparence est la preuve du manque d'éthique. Refuser de dévoiler des ententes, des contrats : la vente d'Anticosti par exemple est éloquente à cet effet.

C'est aussi le copinage avec les gens de la haute société comme la famille Desmarais, le premier ministre y a séjourné; le PDG de la Caisse de dépôts et de placements du Québec aussi et plein d'autres. Combien de décisions ont été prises ou influencées lors de ces rencontres qu'on veut garder secrètes?

C'est aussi la façon dont les politiciens traitent leurs adversaires, on ne peut pas dire ici qu'ils le font avec respect et courtoisie. "Traitez les autres comme vous voudriez être traité" semble être une maxime inexistante en politique actuellement. L'éthique en prend pour son rhume, on varge dans le tas et l'adversaire est à démolir. Peut-être que le cynisme y est pour quelque chose et que ce n'est que le retour du balancier.

Cela se vérifie aussi avec le comportement de certains policiers (car j'ose croire que la majorité fait un travail exemplaire) qui abusent des largesses de leurs pouvoirs pour déroger à l'éthique qu'exige leur fonction. Ils s'en permettent avec la quasi-immunité de leur fonction. Empêcher quelqu'un de participer à quelque activité que ce soit parce qu'il arbore le carré rouge c'est de l'abus de pouvoir illégal dans une société qui se dit libre et un manque d'éthique flagrant. Dans cette question d'éthique, qu'en pensent leurs dirigeants? Sont-ils complices de ces gestes en les tolérant? En ont-ils donné l'ordre? Leur position devra être clarifiée tôt ou tard.

Ces manquements à l'éthique expliquent en partie la baisse de l'intérêt pour la politique et le faible taux de participation aux élections. Comment redonner la confiance des contribuables envers leurs députés?

Un changement de cap, de philosophie, de vision s'impose dès maintenant. Faire de la politique autrement semble être une phrase à la mode c'est temps-ci, mais ça veut dire quoi?

  1. Il faudrait cesser de nous prendre pour des valises et commencer à faire les choses avec rigueur et divulgation. 
  2. Sortir tous les contrats, toutes les ententes, tous les documents soi-disant secrets. 
  3. Dénoncer tous les abus dans tous les ministères. 
  4. Rendre imputables tous les politiciens et tous les fonctionnaires de leur travail ou de leur manquement. 
  5. Lever l'immunité parlementaire. 
  6. Être redevable devant la population pas seulement une fois au 4 ans, mais annuellement par un rapport remis aux citoyens dans leur circonscription sur l'état de leur travail fait avec les deniers de l'état qui leur a été versé comme salaire.
  7. Téléviser les délibérations du Conseil des ministres.
  8. Si un député quitte un parti et devient indépendant, ça va, mais s'il change de parti pour en joindre un autre, il doit démissionner comme député et se faire réélire pour l'autre formation.
Ce sont quelques pistes de solutions qui éveilleront l'éthique et peut-être raviveront la confiance envers nos élus.



















Être réaliste en politique

Depuis quelques semaines, tout comme vous, je lis, je vois et j'entends plein d'informations des plus divergentes concernant les positions des partis politiques et leurs espérances les plus farfelues. À les entendre, tous les chefs de parti seront premiers ministres et formeront le prochain gouvernement. C'est beau la pensée magique, la pensée positive et optimiste, mais ça demeure une pensée qui ne se colle pas à la chose la plus importante, soit la réalité du moment présent.

Un nouveau parti qui à 3000 membres en règle peut-il sérieusement former un gouvernement majoritaire quand il n'a pas encore 125 candidats à présenter, c'est de la pure folie irréaliste et loufoque.

Penser à une coalition souverainiste pour tasser le Parti Québécois fort de ses 90000 membres en règle, c'est aussi de la pensée qui ne tient pas la route.

Penser qu'un nouveau parti avec 9 députés de tout horizon politique : fédéraliste, souverainiste, gauche ou droite formera un gouvernement bien aligné sur des valeurs communes, encore là, c'est du délire.

Toutes les idées sont permises, mais s'aligner sur la réalité, c'est faire preuve de responsabilité, de sérieux et de crédibilité. Si, comme chef de parti, je ne suis pas réaliste, comment pourrais-je justifier que mes actions et mes décisions gouvernementales seront respectables et basées sur le pragmatisme des faits?

Tout cela développe le cynisme en politique parce que les politiciens promettent n'importe quoi et nous emplissent comme des valises.

Actuellement, seulement deux partis peuvent former le prochain gouvernement, les libéraux ou les péquistes. Les autres parties ont une mission, celle d'être un parti reconnu à l'Assemblée nationale (soit en ayant 12 députés élus ou soit 20% des suffrages exprimés), cela est un but réaliste et réalisable pour eux, s'il y travaille bien.

Penser que faire sa campagne sur Internet fera gagner un parti, c'est aussi rêver en couleur. Cela peut générer quelques votes, sans plus, ou en faire perdre en cas de maladresse. Surtout quand je vois la piètre qualité des propos de certains politiciens ou candidats qui disent des énormités à peine crédibles, alors je suis convaincu que cela nuira davantage à leur campagne que de l'aider.

Verrons-nous une vraie campagne avec des idées, des projets et des valeurs qui ne tombera pas dans la seule démagogie entre candidat et parti qui ne feront que de la dénonciation de leurs adversaires?

Certains prédisent qu'elle sera une des campagnes les plus sales de la vie politique québécoise. J'ose rêver que ce ne sera pas le cas, mais là encore je suis réaliste.

jeudi 19 juillet 2012

Stratégies électorales

Bonjour à vous,

Depuis quelques y paraît qu'il va y avoir des élections au Québec en 2012, Commission Charbonneau oblige.

Comme je disais sur Twitter : ce n'est pas une élection référendaire, mais une élection anticorruption libérale qu'il faut gagner à tout prix.

Pour réaliser ce prédicat, la question à se poser est la suivante : quel est le meilleur moyen pour y arriver?

Or ici, surviennent les théories les plus abracadabrantes, voire les plus farfelues.

Avant de démontrer leurs absurdités et de froisser leurs auteurs qui sont de bonne foi certes, permettez-moi un exemple, partant d'un comté fictif qui servira de jauge ou d'échantillon.

Disons le comté fictif de « Lachance », le candidat sortant était un libéral bien connu et respecté dans son milieu (bien oui ça existe encore un libéral respectable). Au dernier scrutin les résultats étaient les suivants :
  • Parti               Votes        Taux 1         Taux 2
  • PLQ  :          13,500         47,7%           29,6%
  • PQ    :            8,400         29,7%           18,4%
  • ADQ :            5,200         18,4%           11,4%
  • QS    :               700           2,5%            1,5%
  • P.V.    :               500           1,7%            1,1%
  • Total :           28,300        100,0%         62,06%
  • Abstentions : 17,300                            37,94%
  • Électeurs :     45,600                            100,0% inscrits
La fiction doit coller à la réalité pour être plausible. Je n'ai pas tenu compte des bulletins rejetés en nombre normal (moins de 1%, i.e. 300). À la dernière élection, il n'y avait pas d'Option Nationale ni de Coalition Avenir Québec. Disons pour continuer l'hypothèse que le taux de satisfaction du gouvernement correspond à la réalité actuelle en se basant sur les sondages courants.

Un sondage donne les chiffres suivant sur les intentions de vote dans ce comté :
  • Parti                 sondage     stratégie 1   stratégie 2   stratégie 3
  • PLQ  :              32%             30%           43%            30%
  • PQ    :              38%             29%           47%            25%
  • CAQ :              15%             14%             3%            14%
  • ON   :                 5%             10%            1%            16%
  • QS   :                 5%               9%            1%            10%
  • Autres :              5%               8%            5%              5%
  • Répondants :   100%
  • Indécis :           35%     non calculés dans les pourcentages ci-dessus.
Avant de mettre les pourcentages associés aux différentes stratégies, permettez-moi quelques précisions additionnelles. Je ne tiens pas compte des indécis, car souvent ils correspondent aux abstentions en règle générale. Ces hypothèses ne tiennent pas compte des impondérables de toute campagne, une mauvaise prestation d'un chef au débat des chefs, une bourde avec un journaliste, un scandale inopiné.

Stratégie 1
Aucun mot d'ordre, tout le monde vote comme il le veut, c'est la démocratie à l'état pur. C'est le souhait le plus cher pour les libéraux et sur lequel il compte le plus. D'ailleurs, les démarches vers le DGÉQ cette semaine le prouvent. Ici, la stratégie de démoniser et discréditer Pauline Marois par les libéraux est le seul enjeu libéral pour espérer gagner et se faufiler entre les insatisfaits qui vont changer de camp pour le vote du PQ vers l'ON ou vers QS ou vers les partis autres.

Stratégie 2
Celle du vote stratégique le meilleur candidat de ON = QS = PQ selon le comté pour éviter la division du vote des forces de gauche, des forces souverainistes et des forces antilibérales. Dans cette stratégie, il faut tenir compte des chances de former un gouvernement de coalition de gauche advenant une victoire. Ce qui est bon pour la gauche souverainiste est aussi bon pour la droite fédéraliste PLQ = CAQ. C'est la seule qui peut permettre le plus d'assurance de gain, n'en déplaise aux opposants de cette thèse.

Stratégie 3
Se défaire des vieux partis et faire la politique autrement. On jette toute l'expérience au détriment de la nouvelle génération et des nouvelles façons de faire la politique réinventée. Ici, le mot d'ordre est de voter QS ou ON et se diviser le pouvoir. Abolir les libéraux et les péquistes et les caquistes. C'est audacieux, mais irréaliste du moins en théorie. Il serait utopique de croire que tous les péquistes vont aller dans ce sens. Malgré quelques gains dans certains comtés, ce serait insuffisant pour remporter plus de comtés avec cette stratégie, car les libéraux ne capituleront aucunement avec cette stratégie. C'est aussi ne pas tenir compte de l'expérience et de l'organisation électorale qui sont le fruit des partis expérimentés, autre avantage indéniable.

Cet exercice nous permet de voir assez simplement les avantages et inconvénients qui se rattachent aux stratégies, mais on oublie aussi quelques facteurs comme un candidat sortant à déjà beaucoup de contact dans son milieu ce qui aide. Je veux voter pour tel parti, mais le candidat me pue au nez, alors que faire?

Bonne réflexion et surtout votez généreusement!














dimanche 15 juillet 2012

Les inconvénients du fédéralisme

Bonjour à vous,

Belle journée de canicule pour vous parler politique. :) Pourtant quand j'ai parlé des avantages du fédéralisme hier, personne n'est venu contester son contenu alors, aujourd'hui j'ai décidé d'aller un peu plus loin dans ma démarche de réflexion avec le pendant naturel des avantages en écrivant sur les inconvénients du fédéralisme.

voici donc une liste des inconvénients qu'on peut trouver ici et là :
  1. Le dédoublement des structures
    il nous coûte infiniment trop puisque tout est en double ou presque. Les taxes en double, les impôts en double, la paperasse en double, les ministères en double, les députés en double, les parlements en double, etc.
  2. Le chevauchement et l’opposition des compétences
    le Québec veut un registre des armes à feu, le fédéral veut l'abolir, le Québec veut un traitement des jeunes délinquants bien différent du fédéral, encore là la liste est interminable.
  3. Le déséquilibre des forces
    une population québécoise représentant 22-23% de l'ensemble canadien ne peut avoir voix au chapitre de façon équilibrée contre une population hors Québec de 77-78% de canadiens. Dans ce rapport de force, une minorité sera dominée par la majorité adverse qui fera ce qu'elle veut sans qu'on puisse rien y faire, à part chialer de manière stérile.
  4. Le recours aux tribunaux
    il serait tentant de croire que le système de justice canadien protège de façon équitable les deux nations qui composent ce pays. Rien de plus faux, en regard du point précédent sur le déséquilibre des forces, la Cour Suprême penchait, penche et penchera toujours du côté de la majorité anglo-saxonne. D'ailleurs, les juges francophones sont minoritaires à la Cour Suprême et il y a même un juge unilingue anglophone, alors que tous les juges francophones sont bilingues.
  5. Le non-respect des compétences
    le gouvernement fédéral s'arroge tous les droits pour empiéter dans les champs de compétence provinciale, peu importe les récriminations de provinces qui le dénoncent quotidiennement. Le plus flagrant cas est celui de l’aéroport de Neuville qui outrepasse les droits du zonage agricole québécois parce que le transport aérien relève du fédéral.
  6. L'unilatéralisme du fédéral
    dans une fédération, les membres (provinces) décident ensemble de mettre en commun des pouvoirs entre les mains d'un état fédéral pour le bien commun. Or au Canada c'est le contraire. C'est toujours le fédéral qui décide de tout unilatéralement et ce sont toujours les provinces qui doivent faire reculer le fédéral dans ces décisions, ou à tout le moins les adoucir.
  7. Les décisions internationales
    elles sont de la seule prérogative fédérale alors elles ne représentent que les intérêts de la majorité. Exemple : l'entente de Kyoto sur les gaz à effets de serre, signé par le Canada sous les libéraux et renié par le Canada sous les conservateurs.
  8. Le transfert aux provinces
    le fédéral fait du chantage éhonté avec cela depuis des lunes. Le fédéral coupe les transferts aux provinces en créant ses propres programmes dans les champs de compétence provinciale pour ainsi retenir ses deniers et contrôler les orientations politiques et économiques de ces programmes.
  9. La péréquation
    un système de dépendance financière servant le fédéral majoritaire à contrôler les provinces minoritaires par le biais de ce transfert d'assistance sociale provinciale. Les provinces riches doivent donner aux provinces pauvres et les maintenir ainsi dans la pauvreté et dans la mentalité que le fédéralisme est bon de leur donner de l'argent. Le Québec dans le Canada est une province de "B.S." En lieu et place, si le transfert des argents allait avec les programmes relevant des provinces, la péréquation n'aurait plus sa raison d'être.
  10. La dualité linguistique
    le fédéral est majoritairement anglophone, le Québec est majoritairement francophone, mais minoritaire dans le Canada. Il y aura toujours conflit linguistique en ce domaine, la fonction publique canadienne s’anglicise à vue d’œil, partout on dénote des unilingues anglais qui occupent des postes clés dans la fonction publique. D'ailleurs, le gouvernement fédéral a lancé cette semaine un programme pour soutenir les minorités linguistiques anglophones du Québec, alors que rien n'est fait en comparaison par souci de justice et d'équité pour les francophones hors Québec.
  11. La dualité culturelle
    fort d'une culture très différente, les problèmes de la survie culturelle du Québec ne peuvent trouver écho dans les plans du fédéral qui nie quasiment la culture québécoise, tellement il l'ignore. Il faut que les ministres du gouvernement conservateurs viennent au Québec passer quelques jours autour du 24 juin pour essayer de saisir ce phénomène folklorique qui ne leur dit rien, absolument rien.
  12. Le pouvoir de dépenser du fédéral
    il est discrétionnaire et sans limites, alors à qui cela profite-t-il le plus d'après vous? Le fédéral peut faire ce qu'il veut sans réserve : augmenter les impôts, couper les transferts aux provinces, abolir des programmes, licencier des fonctionnaires pour satisfaire ses visions centralisatrices démesurées. Et les provinces ne peuvent que constater les dégâts sans mot dire.
En résumé, deux structures, deux champs de compétence, deux populations, deux nations, deux visions, deux langues, deux cultures, deux peuples, cela devrait aboutir à la normalité des choses : deux pays.

Si vous en avez d'autres, n'hésitez pas à me laisser vos commentaires.


samedi 14 juillet 2012

Les avantages du fédéralisme

Bonjour à vous,

Puisqu'il faut être positif, il serait opportun de trouver les avantages du fédéraliste avant de le dénoncer alors, allons-y! Je suis un souverainiste au cas où vous ne le sauriez pas déjà, et comme je n'ai pas reçu aucun argument en faveur du fédéralisme, je vais faire de mon mieux.

Dans mes recherches sur Internet, aucune trouvaille digne de ce nom sur les « arguments en faveur du fédéralisme canadien » n'est apparue hormis des portions de blogue des années 19xx.

Donc, la tactique fédéraliste est la suivante : juste empêcher la souveraineté de se produire en entretenant la peur et par la menace de perdre les chèques de vieillesse des petits-vieux.

Voici une liste d'arguments potentiellement plausible :
  1. Le pouvoir des grands États
    • Per capita, les pays les plus riches sont les plus petits du monde.
    • Au Nations Unis, c'est un État = un vote, alors ça change rien.
  2. L'immensité du territoire
    • Ça coûte juste plus cher à entretenir et à protéger.
    • Le territoire du Québec est immense comparé à la plupart des pays du monde.
  3. La péréquation
    • Cette allocation de province pauvre ou si vous préférez ce chèque d'assistance sociale provinciale ne serait plus nécessaire dans un pays qui aurait 100% de sa richesse.
  4. Les rocheuses
    • Toutes les montagnes du monde peuvent être visitées sans qu'on en soit propriétaire.
  5. L'image d'unité d'un grand pays indépendant
    • Le Canada est-il si indépendant que cela de la monarchie britannique?
    • Y a-t-il véritablement unité dans la philosophie actuelle du gouvernement canadien?
    • Est-ce que toutes les provinces sont en accord avec cette philosophie canadienne?
  6. La monnaie
    • Est-ce que l'Euro appartient à un État ou à un ensemble d'États qui ont décidé d'un commun accord de la partager entre eux?
  7. L'armée
    • Découdre un unifolié canadien et coudre un fleurdelisé en lieu et place et voilà, Magie! Nous avons notre armée.
  8.  La fierté d'être canadien
    • C'est quoi ça : être canadien?
    • Demandez à un Albertain s'il est avant tout un Canadien ou un Albertain vous seriez surpris.
    • Demandez à un Québécois, là encore, le même constat.
  9. La liberté canadienne
    • Elle serait également garantie dans un État québécois.
Je n'en trouve pas d'autre. Si vous en avez, laissez-moi un commentaire et je l'ajouterai ici avec plaisir.

Merci :)


mardi 3 juillet 2012

Liste de priorités d'un Québécois politisé

Voici la liste des priorités d'un Québécois politisé à l'approche des grotesques élections déclenchées sous peu par le non moins grotesque John James Charest. En passant, le 17 septembre semble la date présumée.
  1. Se débarrasser d'un mauvais gouvernement libéral corrompu.
  2. Mettre un gouvernement péquiste majoritaire au pouvoir.
  3. Émettre un moratoire sur les frais de scolarité et déclencher des états généraux sur l'éducation post-secondaire.
  4. Nettoyer le monde municipal de la corruption, Montréal, Mascouche, Laval, St-Jérôme, etc.
  5. Mettre un plan de redevances et de développement adéquat des minières.
  6. Revoir le mode électoral à date fixe, proportionnel et revoir le financement des partis.
  7. Préparer une constitution québécoise et la faire approuver par le peuple via un référendum.
  8. Se débarrasser d'un gouvernement fédéral de trop par la proclamation de la souveraineté.
Une liste des priorités n'est pas une liste d'épicerie, alors elle est brève, mais concise et ordonnée.

dimanche 1 juillet 2012

Le Québec déménage

Bonjour à vous,

Depuis plusieurs années, je réfléchis et j'écris sur les raisons de faire la souveraineté du Québec. Je sens ces temps-ci que la mobilisation de la société québécoise rend favorable d'en parler plus et d'en faire la démonstration avec force et conviction.

La journée nationale du déménagement est l'occasion idéale pour se remémorer les principes de toute existence humaine, celle de voler un jour de ses propres ailes. Nous aimons tous nos parents, mais vient un jour où nous allons faire notre vie dans notre maison hors du toit familial. Les adultes se prennent en mains un jour et décident de devenir indépendants de leurs parents.

Comme 60 % des ménages québécois sont propriétaires et 40 % locataires, cela démontre qu’actuellement nous avons la capacité de devenir souverains dès maintenant.

Un être humain équilibré et sensé serait-il craintif à l'idée de voir s'envoler ses enfants dans leur propre vie d'adulte? Au contraire, un parent bien intentionné serait fier et heureux de voir son enfant assumer seul son destin avec la liberté entière de ses actes. C'est la vie!

Pour un peuple, c'est exactement la même chose. Un peuple sous la domination d'un autre c'est de la dépendance et elle coute cher aux deux peuples. Le peuple dominant gère mal les besoins du peuple dominé, car il ne peut les satisfaire pleinement puisqu'ils ne sont pas les siens. Le peuple dominé est ainsi toujours mal servi et il se placera toujours en état de quémandeur ce qui agacera tout le monde.

Le Québec se fait toujours imposer les dictats du fédéral et se place toujours en état de quémandeur subordonnant qui n'est jamais satisfait. Aucune entente « gagnant-gagnant » ne peut se faire entre un dominant et un dominé.

J'aime bien l'expression de l'Option nationale qui parle de faire son LIT avec l'indépendance du Québec. Le LIT est pour faire toutes ses LOIS, collecter tous ses IMPÔTS et signer tous ses TRAITÉS ce qui fait bien le tour de la question.

Il y aura toujours les Bonhommes Sept Heures, les spectres et les zombies du fédéralisme à tout prix. Que voulez-vous, ils ne veulent pas perdre leur domination, leur soif de contrôle est menacée. Alors, il faut s'attendre à des campagnes d'amour intensif, dans lesquelles ils viendront de partout au Canada nous dire combien ils nous aiment. En fait, ils veulent nous faire savoir combien ils apprécient notre soumission et notre contribution à leur enrichissement de peuple anglo-saxon au détriment du nôtre.

Nous sommes payants pour eux. Pensez-vous 30 secondes qu'ils nous endureraient si nous n'étions qu'un fardeau pour eux? Ils sont prêts à nous courtiser juste assez pour nous garder soumis et rentables pour eux.

Les mauvais gouvernements sont bien plus utiles pour promouvoir la souveraineté qu'on pourrait le penser. Quand le peuple se sent floué par la corruption, abusé par ses dirigeants, volé de ses ressources, attaqué dans ses droits, agressé dans sa liberté, il réfléchit alors davantage aux moyens de s'en sortir, contrairement que si les représentants fédéralistes étaient bons et vertueux.

La fierté québécoise commence à prendre vie comme jamais auparavant, grâce aux mauvais traitements infligés aux jeunes par John James Charest qui a trouvé adversaire plus fort que lui : les jeunes! La maladie mentale du gouvernement Charest est si généralisée qu'elle peut être considérée incurable.

L'arrogance Harperienne contribue aussi grandement à l'éveil de l'identité québécoise. Plus le gouvernement Harper chiera sur les valeurs québécoises, plus il aidera notre cause. Comment se sentir fiers d'appartenir à un pays qui est conspué par plusieurs nations à travers le monde concernant l'environnement entre autres?

Nos valeurs sont à 100 lieux de celles des néolibéralistes et des réformistes royalistes albertains avec lesquels rien de commun ne nous lie. J'en aurais tant à dire, mais n'ayez crainte, j'y reviendrai.