vendredi 21 mars 2014

Mon analyse du débat

Le débat des chefs du 20 mars, pour tenter d'influencer le résultat sur la campagne électorale 2014, nous apprend plus sur la personnalité des chefs que sur le fond de leur pensée.

Le climat général
Si nous avions à décerner la palme à un chef, concernant le climat général, ce serait sans aucun doute, les cheffes qui la mériteraient. Et la première place irait à Françoise David qui par sa politesse, son écoute et la qualité de ses réponses comme de ses questions se démarquait plus que tout autre.

La qualité des échanges entre Pauline Marois et Françoise David en ce qui a trait à la politesse, au respect, à l'écoute de l'autre tranchait nettement et singulièrement avec les échanges cacophoniques entre François Legault et Philippe Couillard où l'écoute était quasiment nulle, puisque les deux belligérants parlaient toujours en même temps, ce qui était très disgracieux et franchement lassant.

Être un bon politicien ce n'est pas parler plus fort que l'autre, mais écouter mieux que les autres et en cela, les chefs Legault et Couillard ont lamentablement failli. Même que Philippe Couillard a coupé la parole à l'animatrice pour la reprendre quel manque de savoir-vivre.

Si les débats permettaient de fermer le micro à celui ou celle qui n'a pas la parole, cela règlerait bien des choses.

Les gagnants
Françoise David qui apportait d'une façon bien différente, son propos et ses solutions, dans un format qui malheureusement ne permet pas d'aller au fond des choses.

Philippe Couillard qui, pour un premier débat, a su assez bien tirer son épingle du jeu. Il s'en est tenu à son plan de match, parler de l'économie, revenir sur la pseudo-élection référendaire, mais sans plus.

François Legault a montré une belle connaissance des chiffres, une belle combativité et une pugnacité qui frisait l'agressivité à marteler à répétition ses questions sans écouter les réponses. C'était le cri du désespoir.

Pauline Marois connaissait très bien ses dossiers. Elle a su répondre avec beaucoup de respectabilité à toutes les questions, contrairement aux Legault et Couillard qui ont plus contre interrogé que répondu sur chacune des questions qui leur étaient posées par Pauline Marois.

Les perdants
Françoise David était déconnectée de la réalité en se voyant première ministre, c'était presque pathétique. Demander aux souverainistes de quitter le PQ (seul parti qui peut faire la souveraineté) pour se joindre à elle, ce n’était rien de moins que loufoque et utopique.

Philippe Couillard était plus sur la même rhétorique de campagne que sur l'innovation, aucune surprise, aucune nouvelle annonce. Il semblait plutôt  brouillon sur les chiffres, lui qui prétend avoir le parti de l'économie s'est fait planter plus d'une fois par François Legault. Sur la charte, il s'est encore pluredebananisé en parlant de ceux qui allaient perdre leur emploi, ce à quoi Pauline Marois a dit que la seule victime était Fatima Houda-Pepin qui a perdu son poste avec le PLQ.

François Legault a été perdant en s'attaquant à la mauvaise cible le PQ au lieu de s'attaquer au PLQ pour cesser l'hémorragie de ses électeurs caquistes vers les libéraux. En s'attaquant au PQ, il a aidé son adversaire libéral à récolter d'autres appuis. Philippe Couillard doit en avoir été ravi.

Pauline Marois n'a pas trouvé la phrase clé pour sortir de la perception créée par les libéraux, mais existante quand même concernant le référendum. Il aurait été plus simple de dire quelque chose comme:
Nous sommes souverainistes au PQ, mais ce n'est pas la bonne campagne, actuellement c'est une élection, alors messieurs Legault et Couillard revenons à ce que nous avons à offrir aux électeurs pour le choix du prochain gouvernement. 

Pour nous du PQ, c'est ceci, cela et pour vous messieurs de la CAQ et du PLQ qu'avez-vous de mieux à offrir? 

Rien, hormis le spectre d'un hypothétique référendum dont vous en faites la promotion négative. Je ne vous savais pas contre la démocratie, car demander à la population de se prononcer sur son avenir, c'est cela la démocratie.

Nous ne sommes pas des signataires sans consultation du peuple d'une charte constitutionnelle qui nous a été imposée sans notre accord, et vous monsieur Couillard, c'est cela pour vous la démocratie?

En résumé
Nous devons cesser d'être sur la défensive et attaquer le PLQ sur ces positions constitutionnelles et fédéralistes qui sont boiteuses et donc facilement attaquables.

La meilleure défense c'est l'attaque, alors reprenons l'initiative, car nous pouvons faire tellement plus avec un gouvernement du Parti Québécois qu'avec un retour au désastre libéral dont nous avons trop souffert dans les dernières années.

Vivement un gouvernement du Parti Québécois majoritaire, après cela tout est possible.

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