jeudi 16 août 2012

Les pires ennemis électoraux

Bonjour,

Drôle de scénario électoral au Québec, selon le camp dans lequel on se trouve la donne est différente concernant l'ennemi à abattre.

Pour les libéraux qui croyaient l'avoir facile et attaquant de manière inélégante le Parti Québécois (PQ) avec la bonne vieille peur du référendum et du chaos de la rue, il semble que cela ne fonctionne pas trop, au contraire, le Parti Libéral (PLQ) perd des votes avec cette sombre tactique.

Les libéraux voient arriver dans le collimateur, un ennemi bien plus redoutable que le PQ, c'est la Coalition pour l'Avenir du Québec (CAQ) qui vient gruger ses votes fédéralistes et qui risque de faire bien plus mal au PLQ que le PQ qui de toute façon aura toujours une clientèle opposée. La CAQ prendrait environ un libéral sur deux dans les intentions de vote, ce qui est énorme et fragilise davantage le PLQ et risque de lui faire perdre le pouvoir. Voilà ce qui explique la nouvelle campagne publicitaire du PLQ contre François Legault, chef de la CAQ.

La seule façon de faire de la publicité pour les libéraux est de discréditer leurs adversaires en les attaquant de front sur leurs valeurs et sur leur personne, c'est ignoble et grotesque, mais que voulez-vous c'est libéral.

Pour les caquistes, malgré les bavures à répétitions : Duchesneau qui veux nommer des ministres, Barrette qui joue les victimes dû à son poids et qui traite ses adversaires d'insignifiants et Legault qui attaque les jeunes et leurs parents sur leurs valeurs, ils s'en tirent plutôt bien en attaquant les libéraux ce qui est assez naturel, car leur clientèle est bien similaire, fédéraliste et de droite.

Les caquistes attaquent également le PQ, car les souverainistes mous sont des proies faciles pour ce parti d'arrivistes, de carriéristes et d'opportunistes qui forme le noyau central de cette formation politique. Les tendances du vote du PQ vers la CAQ seraient d'un sur trois selon les sondages.

L'ombre au tableau de François Legault est son passé assez contradictoire de souverainiste et de ministre péquiste. Il ne pourra jamais vraiment s'en défaire et chaque fois qu'il tentera une manœuvre pour promouvoir son fédéralisme nouveau genre, le souverainiste classique lui remontera au visage tel un squelette au fond du placard.

La CAQ devra faire gaffe aux dérapages et démontrer plus de rigueur dans les chiffres pour être crédible, car actuellement tout porte à croire que leurs solutions et les milliards qu'ils promettent ne semblent pas tenir la route des faits.

Pour les péquistes, leur stratégie est simple : s'attaquer au bilan désastreux des libéraux qui après 9 ans au pouvoir ont mis le Québec dans le trou à plusieurs points de vue. La collusion, le favoritisme, la corruption, la nomination des juges, le financement mafieux et j'en passe sont toutes des cibles de choix. Les libéraux ont tellement de prises contre eux que leur position est quasiment indéfendable et les obligent à ne faire que du salissage de leur adversaire pour tenter de sauver la face sur leur triste bilan.

Les péquistes ont une approche rassembleuse et positive avec trois valeurs phares qui sont : s'affirmer, s'enrichir et s'entraider. Bref, ça marche bien pour eux, même les libéraux font la promotion de la souveraineté pour les péquistes et à leur frais, c'est merveilleux n'est-ce pas?

Pour Québec Solidaire (QS), ils semblent avoir une cible de choix le PQ. Je m'explique mal cette approche, celle d'attaquer le plus proche allié naturel: un parti de gauche et souverainiste. Poussons l'illogisme un peu plus loin, Françoise David, cochef de QS disait qu'elle serait prête à appuyer le PQ advenant un gouvernement minoritaire du PQ???

QS avec cette approche semble plus aider le PLQ que le PQ. Se battre contre le PQ est contre-productif et risque de nuire davantage à la cause de gauche que de l'aider, les résultats nous le diront.

Pour Option Nationale (ON), malgré ses 124 candidats qui se présentent, à part Jean-Martin Aussant, pouvez-vous me nommer 5 candidats de son parti? La raison est bien simple, les médias font un travail inéquitable envers ce parti. La Loi électorale est pour claire, tous les partis et tous les candidats doivent bénéficier à par égal de la visibilité médiatique. Or les médias de Québécor et de Gesca ont décidé de bouder ON et de lui refuser toute visibilité. Comme c'est un jeune parti souverainiste, c'est bien normal pour des empires fédéralistes de droites, c'est de bonne guerre diront certains, mais pour d'autre c'est carrément de l'injustice. Même Radio-Canada refuse d'inviter le chef de ce parti au débat des chefs. C'est une honte. Je trouve également que le Directeur général des élections (DGE) semble faire preuve de favoritisme pour certains partis au détriment d'autres, ce qui peut ternir sa supposée neutralité.

Pendant ce temps, les Québécois désirent avoir des visions claires et des idées réalistes de ce que seront les 4 prochaines années avec un gouvernement qui sortira élu le 4 septembre au soir.

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