jeudi 2 août 2012

L'indignation en chiffres et en aberrations 1

1. Le vol du siècle : Anticosti et Gaspésie

Avant de céder au secteur privé l'ensemble des permis d'exploration gazière et pétrolière qu'elle possédait, Hydro-Québec prévoyait investir plus de 330 millions $ entre 2002 et 2010 afin d'évaluer le potentiel en énergies fossiles du sous-sol québécois et du golfe du Saint-Laurent. Les libéraux ont toutefois mis fin aux activités de la division Pétrole et gaz de la Société d'État, un choix qui revient à avoir bradé les ressources en hydrocarbures du Québec.

Hydro-Québec a cédé les droits de l'Ile d’Anticosti et de la Gaspésie à Pétrolia et Junex, sous prétexte qu'il ignorait le potentiel pétrolier de 40 milliards de barils (100$ le baril = 4000 milliards $). Coïncidence? Plusieurs des membres du CA de Pétrolia et Junex sont d'ex-employés d'HQ qui ont fait la prospection, dont Érick Adam. L’ancien PDG d’HQ, André Caillé (52), siège au CA de Junex depuis 2008. Jean-Yves Lavoie, cofondateur de Junex, a travaillé à la SOQUIP de 1974 à 1980 à titre d’ingénieur pétrolier. Un autre membre du CA, Jacques Aubert, a été membre de la haute direction puis président de la SOQUIP à la fin des années 1990. Le chef des opérations de Junex, Peter Dorrins, a occupé le poste de chef de la division Pétrole et gaz d’HQ de 2003 à 2006. D'ailleurs, le porte-parole du groupe Maitres chez nous - 21e siècle, Daniel Breton, a déposé une plainte à la SQ contre le gouvernement Charest, qu'il accuse d'avoir perpétré le «vol du siècle».

En ce qui concerne Junex, elle contrôle cinq permis sur l'île d'Anticosti. Ceux-ci ont été délivrés en octobre 2007, selon ce qu'indiquent les documents officiels du ministère des Ressources naturelles et de la Faune. L'entreprise doit pour le moment débourser 9440,30 $ par année pour payer ses permis d'exploration, à raison de 10 ¢ l'hectare. Junex réalisera des relevés sismiques sur l'île d'Anticosti sur une distance de 250 km de façon à déterminer où devraient être forés des puits d'exploration dès 2013.
Junex a d'ailleurs demandé un permis au ministère des Ressources naturelles afin de déboiser 3 mètres sur 150 kilomètres afin de réaliser les relevés sismiques. Ceci représente 450 000 mètres carrés qui seront déboisés à l'été 2012. Pour effectuer les levées sismiques, des trous seront forés aux 60 mètres à une profondeur de 8 mètres.

Certains économistes prétendent que l'exploitation ne se réalisera pas sous prétexte que, si c'était réellement faisable, les titres (actions) de Pétrolia et Junex grimperaient en flèche. Un rapport publié par Pétrolia démontre clairement que la baisse ou la stagnation de la valeur des titres n'est aucunement liée à la faisabilité d'exploitation, mais plutôt à de la spéculation. À la question suivante:

"La performance du titre est-elle un mouvement spéculatif ou reflet du potentiel de la Société?"

Le président de Pétrolia, André Proulx, a répondu:

"Quant à moi, si ce n'était de l'incertitude qui règne au Québec relativement aux activités pétrolières et gazières et à la réputation qu'a le Québec sur les marchés, l'action de Pétrolia aurait sans doute poursuivi sa montée. À tout le moins, elle n'aurait pas entrepris la descente à laquelle nous assistons depuis quelques mois. Comme je l'ai dit plus tôt, l'incertitude politique était un des facteurs expliquant la baisse du cours de notre action. Le fait est que le marché interprète les actions gouvernementales de la dernière année comme l'imposition d'un moratoire sur les activités pétrolières et gazières. D'autres ont le sentiment que le Québec est tout simplement opposé à l'exploitation de ses ressources."

Des citoyens québécois ont notamment lancé une pétition demandant un moratoire immédiat afin d'éviter des dommages environnementaux irréversibles (lien de la pétition en référence ci-dessous).

Dans les médias :

En vidéo :

Documents corporatifs :

Pétition :

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