vendredi 27 avril 2012

L'art de gouverner

Bonsoir à vous,

Devant la crise sociale actuelle, j'ai voulu ce soir partager encore mon point de vue en essayant de ratisser le plus largement possible afin de ne pas me heurter à des considérations partisanes.

Je suis abasourdi de voir l'entêtement et l'étroitesse d'esprit du gouvernement libéral qui dans un calcul à peine dissimuler tente de faire porter l'odieux de la situation sur le dos d'une personne Gabriel Nadeau-Dubois qui a le malheur de ne pas penser comme le premier ministre, qui n'ose pas adopter ses valeurs.

Des valeurs? Quelles valeurs?


Tolérance face à la violence?
On demande de dénoncer la violence sans réserve. Mais le gouvernement libéral se réserve-t-il une petite gêne face à l'intimidation, à la répression, à l'oppression dont il use et abuse sur le dos des jeunes?

Tolérance face à la négociation?
Au-delà d'un discours creux devant les caméras, le gouvernement libéral a-t-il véritablement le désir de négocier sincèrement ou est-ce seulement pour donner la fallacieuse apparence de négociation et de simplement chercher un prétexte pour faire avorter le processus coute que coute.

Tolérance face au respect des étudiants?
Comment le gouvernement libéral peut-il prétendre les respecter alors qu'il décrète et qu'ensuite il feint l'ouverture au dialogue.

Tolérance face aux caisses occultes?
La loi de l'omerta, du silence, des enveloppes brunes, de la corruption et de la collusion érigée en système est-ce ce genre de valeurs que ce gouvernement libéral veut véhiculer?

Tolérance face aux bonus faramineux?
Les recteurs qui se graisse la patte et se font dorer la couenne au Brésil à nos frais est-ce tolérable. Le placement syndical a été aboli, mais pas celui des amis du gouvernement libéral.

Tolérance envers ceux qui ne pensent pas comme nous, qui sont différents de nous, qui sont membres de notre jeunesse, qui sont nos dirigeants de demain.
J'ai appris comme pédagogue que l'éducation est l'art de l'adaptation aux autres et du partage de nos valeurs avec ceux qui ne pensent pas comme nous. L'ère de la maitresse d'école qui réprimande ceux et celles qui ne pensent pas comme elle est révolue.

Ce que tu ne peux pas faire par le consensus, ne l'impose pas par la loi, car ça ne passera pas. La police peut être de ton bord pour un temps, mais elle aussi se retournera contre toi un jour ou l'autre.

L'art de gouverner, c'est l'art de voir au bien commun avec l'assentiment du plus grand nombre. Or quand le nombre descend dans la rue, il faut peut-être réviser se position, la corriger et retrouver une légitimité avant de fanfaronner sa position comme étant intransigeante et immuable. Sinon c'est la crise sociale.

La crise sociale n'est pas à nos portes, nous sommes déjà dedans depuis 11 semaines, et ne vous en déplaise monsieur Charest, elle n'aura de cesse que lorsque vous donnerez du leste à votre rigidité.

Vous êtes, semble-t-il, le ministre responsable de la jeunesse alors où se situent votre compassion et votre empathie pour la clientèle dont vous avez la responsabilité ministérielle?

Le nœud du problème est votre arrogance et votre détermination à ne pas écouter ceux qui vous parlent hormis ceux qui se graissent la patte dans vos combines. Un premier ministre a le devoir d'être le premier ministre de tous les citoyens incluant les étudiants.

Le député a comme premier devoir de représenter tous les électeurs de sa circonscription, alors que dire du devoir du premier ministre? Au lieu de vous cacher derrière votre entêtement monsieur Charest, vous devriez marcher avec ceux qui sont dans la rue et qui revendiquent un meilleur sort pour eux et leurs descendants.

Le cynisme en politique c'est des gens comme le premier ministre qui agissent en despote et qui croient avoir du leadership en imposant ce qu'ils veulent au lieu de donner ce dont le peuple à besoin.

Vous êtes reconnu, monsieur Charest, pour être têtu, mais le peuple et la loi du nombre vous vaincront. C'est une question de temps. Si vous ne cédez pas avec dignité, alors vous perdrez avec honte. Le jour où vous commencerez à agir pour le bien de tous, vous serez moins méprisable.

J'ai écouté les 4 heures de la Commission sur l'étude des crédits du Conseil exécutif et y ai découvert encore plus de raisons de dénoncer votre manque de leadership pour régler le conflit que vous avez créé.

En passant, les étudiants sont capables de belles et grandes choses que vous ne soupçonnez même pas.

Vivement des élections!

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