jeudi 19 août 2010

Le besoin de donner

Bonjour à vous,

Ce n'est pas du tout ce sur quoi j'avais envie d'écrire ce matin. Mais la vie en à décidé autrement. Comprenons-nous bien, je ne suis pas victime des décisions des autres pour me forcer à agir de telle manière plutôt que d'une autre, mais je sais être à l'écoute des messages que la vie m'envoie. Or ce matin, la vie m'interpelle sur le don, l'acte de donner, le besoin de donner.

Donner quoi? Donner pourquoi? Donner comment?

Qu'est-ce que donner? Question plate, mais réponse assez trippante. Le meilleur ami des écrivains, le dictionnaire, nous DONNE plein de sens à ce grand verbe.
  • Mettre en la possession de, ex. : donner des bonbons;
  • Mettre à la disposition de, ex. : offrir son aide, son appui;
  • Causer, produire, ex. : faire naître, donner des signes, donner un cours.
Mais le plus amusant et instructif c'est lorsqu'il se retrouve à la forme pronominale, du type « se donner ».
  • Se donner à quelqu'un, faire le don de soi-même, s'investir complètement;
  • Se donner à soi-même, se donner du temps, se donner un objectif;
  • Échanger, se donner la bise, la main.
Bon OK, je lâche le dictionnaire.

Donner quoi? La première question « qu'est-ce que je veux donner? » amène la suivante presque automatiquement « pourquoi je veux donner cela? »

Donner pourquoi? Car la véritable raison est ma motivation de donner. Est-ce que je donne pour faire plaisir à l'autre ou pour me faire plaisir? Est-ce que je donne pour obtenir quelque chose en retour? Est-ce que j'ai des attentes? Si je donne cela, je vais recevoir ceci en retour, sinon ce n'est pas cool et je serai déçu.

Cibole que je suis connecté, car je me disais ce matin en me levant, je veux écrire sur les attentes et là, je tombe en plein dedans par la porte arrière. Qu'elles sont mes attentes quand je donne?

Quelle victoire rechercherais-je dans ce don? Est-ce seulement du troc, de l'échange? Est-ce que je donne pour le simple plaisir de « donner par amour » sans rien attendre en retour?

Suis-je conscient que le simple privilège de donner est déjà une récompense.

Quand il y a des attentes sans entente, cela génère de la frustration. Mais, si je donne parce que je veux donner, peu importe l'état de la réception, alors je donne librement et la récompense est déjà acquise au moment du don.

Est-ce à dire que je ne doive plus avoir de désirs ni de besoins à combler? Non! Absolument pas! De plus, il est grandement souhaitable que ces désirs et ces besoins soient vécus pleinement et que cela stimule encore davantage ma capacité de donner.

Donner comment? Le fond et la forme. Ce que je veux donner à l'autre est-ce pertinent pour lui, pour elle? Ce que je veux donner est-ce dans le bon temps « the timing », est-il prêt à recevoir mon cadeau? Mérite-t-il de le recevoir?

J'ai le don d'être assez direct et assez franc pour faire peur aux gens qui m'entourent. Ceux qui sont prêts à entendre, restent et ceux qui ne le sont pas, fuient. Mais comme je donne sans attente de réciprocité forcée ni obligatoire alors, je leur dis qu'ils sont libres de recevoir ou non, ce que je leur donne. Il en va de même de ce texte.

Je vous laisse sur une petite histoire. C'est à la ferme, une conversation s'engage inopinément entre une poule et un cochon. La poule caquette qu'elle est bien contente de donner un oeuf tous les matins et que sa vie prend tout un sens grâce à cela. Elle en rajoute en disant qu'elle ne fait pas comme ce cochon qui se vautre dans la soue toute la journée sans rien de plus et qui ne contribue guère au bonheur du déjeuner matinal comme elle, elle sait le faire. Le cochon devient rouge de colère et il lui grogne à la figure que son petit don matinal d'un oeuf n'est rien comparé à son engagement total de donner du bacon quand le temps est venu.


Au plaisir de lire vos commentaires,

Sylvain

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