samedi 16 juin 2012

Fin de session parlementaire

Bonjour,

Bien que n'étant pas député, j'ai décidé de vous donner quand même quelques commentaires concernant votre travail à travers les observations d'un citoyen qui contribue par ses taxes et ses impôts à payer votre salaire.

Cette session fertile en rebondissements de toutes sortes a permis de nous faire voir les différents députés de chaque parti et de les apprécier plus ou moins selon les situations. Par exemple, lors du débat concernant l'adoption de la loi 78, nous avons pu voir les deux camps à l’œuvre : celui de la loi et l'ordre d'une part et celui de la défense des droits et libertés fondamentales de l'autre.

Les périodes de questions et réponses orales ont été toujours aussi marquées par les questions et décevantes dans les réponses. Bien que je sois contre les libéraux, je ne m'en cache pas, j'aurais aimé des réponses véritables aux questions et non des contre-questions sur les positions de l'opposition officielle au lieu de donner leur position. Revenir constamment sur le port du carré rouge de madame Marois est assez stérile comme façon de participer au débat, ça frise le ridicule (sans jeu de mots). Ceux qui paient des taxes pour entendre ces stupidités à répétition peuvent développer une tendance au cynisme face à la politique stérile libérale. C'est simple l'opposition pose les questions et le gouvernement répond aux questions sans passer par des niaiseries partisanes et insultantes qui n'améliorent en rien le débat.

J'ai vraiment apprécié la solidarité des partis de l'opposition (PQ, ON, QS, 2 ind.) en point de presse pour tenter de faire reculer le gouvernement contre la loi matraque 78 en présence des carré rouge, carré blanc, carré vert. Bel exemple de démocratie dont aurait grandement avantage de s'inspirer le gouvernement qui semble en panne sur le sujet.

J'ai écouté attentivement les points de presse de 4 chefs de parti qui faisaient leur bilan. je les commente maintenant :

Amir Khadir de QS
Pour un député seul, il est drôlement actif. Il utilise manifestement son rôle de député au maximum. Bien que sa position politique ne me rejoigne pas vraiment dans sa totalité, il mérite mon respect et ma considération. Une idée comme ça, il serait utile qu'il pense un peu plus en terme d'alliance stratégique pour aider à passer ses idées.

François Legault de CAQ
Bien que non-député lui aussi, il a fait un bilan de sa jeune formation avec de vieilles idées. La coalition des idées du passé avec une jeune sauce. Une phrase qu'il a dite a fait ma journée : "Vous savez que je suis pour la constance de mes idées et non un opportuniste contrairement aux autres partis." La blague de la journée. Si ce parti n'est pas un ramassis d'opportunistes politiciens alors qu'est-ce que c'est? Quand on descend un parti dont on a déjà été adhérent de leur philosophie, c'est assez tordu de prétendre à autre chose que de l'opportunisme. Quand tu n'es pas capable de faire une course à la chefferie, tu quittes et tu fondes ton parti, n'est-ce pas de l'opportuniste ça? Non, c'est de la fuite.

Pauline Marois du PQ
Avec ses jeunes, mais expérimentés députés, elle a fait un constat de la désastreuse session des libéraux. Sur un ton ferme, mais agréable et sans agressivité, elle était très convaincante. Les questions des journalistes étaient drôles en parlant de son vieux parti, alors que la plupart des jeunes députés qui l'accompagnaient se regardaient en riant. On sentait une belle harmonie entre eux.

Jean Charest du PLQ
Il y a eu deux temps dans son point de presse, un ton déterminé et convaincu pour parler de ses réalisations dont il semblait fier et un ton agressif et de rage en réponse aux questions des journalistes qui étaient pourtant assez dociles avec lui. Les réponses lui étaient quasiment toujours soufflées par Michelle Courchesne. Mais son visage était nettement différent dans ces deux parties.

Mon évaluation :

Au sortir de cette session, je crois que le PQ a gagné des points, par son excellent travail d'opposition certes, mais aussi par la tentative de banalisation des libéraux concernant le port du carré rouge. Au lieu de gouverner, les libéraux on développer une fixation qui leur coûtera cher bientôt. D'ailleurs, le comté d'Argenteuil ravi aux libéraux en est un bel exemple.

Pour la CAQ, elle a perdu des points en appuyant la loi 78 et elle devra vivre avec cette association idéologique à tout jamais. Elle a certes bien manœuvré pour apporter des amendements et ainsi réduire la dureté de cette loi, mais elle a manqué de se reprendre en votant contre la motion de l'opposition qui réclamait le rejet de cette loi 78.

Pour QS, leur député a été à la hauteur de son mandat en prenant toute la place qui lui est due. Il a gagné des points lui aussi.

Pour ON, leur député a aussi démontré sa stature et sa façon de faire les choses avec une belle présence lors de l'interpellation sur la souveraineté. Il a gagné des points. Mais qu'on le veuille ou non, il aurait été un élément clé de plus grande envergure dans le PQ que de quitter et de fonder un autre parti.

Pour le PLQ, sa stratégie électoraliste démasquée par une fuite à l'interne indique que sa structure est fragilisée plus qu'on ne le croit. Tout le monde se demandait pourquoi Jean Charest refusait obstinément de rencontrer les leaders étudiants pour régler le conflit comme un premier ministre et un ministre de la Jeunesse digne de ce nom aurait dû le faire. Donc la stratégie électoraliste en était bel et bien le motif. Il a refusé d'utiliser le bâillon pour ses projets de loi 14 et 27 soi-disant hyperimportants, mais n'a pas hésité à l'utiliser en prétextant l'urgence contre les étudiants avec la loi 78. La perte du comté d’Argenteuil a été le fruit de cette stratégie. Bref, ils ont perdu beaucoup plus de points qu'il ne l'avait pensé.

Voilà pour mes commentaires.

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