jeudi 19 juillet 2012

Stratégies électorales

Bonjour à vous,

Depuis quelques y paraît qu'il va y avoir des élections au Québec en 2012, Commission Charbonneau oblige.

Comme je disais sur Twitter : ce n'est pas une élection référendaire, mais une élection anticorruption libérale qu'il faut gagner à tout prix.

Pour réaliser ce prédicat, la question à se poser est la suivante : quel est le meilleur moyen pour y arriver?

Or ici, surviennent les théories les plus abracadabrantes, voire les plus farfelues.

Avant de démontrer leurs absurdités et de froisser leurs auteurs qui sont de bonne foi certes, permettez-moi un exemple, partant d'un comté fictif qui servira de jauge ou d'échantillon.

Disons le comté fictif de « Lachance », le candidat sortant était un libéral bien connu et respecté dans son milieu (bien oui ça existe encore un libéral respectable). Au dernier scrutin les résultats étaient les suivants :
  • Parti               Votes        Taux 1         Taux 2
  • PLQ  :          13,500         47,7%           29,6%
  • PQ    :            8,400         29,7%           18,4%
  • ADQ :            5,200         18,4%           11,4%
  • QS    :               700           2,5%            1,5%
  • P.V.    :               500           1,7%            1,1%
  • Total :           28,300        100,0%         62,06%
  • Abstentions : 17,300                            37,94%
  • Électeurs :     45,600                            100,0% inscrits
La fiction doit coller à la réalité pour être plausible. Je n'ai pas tenu compte des bulletins rejetés en nombre normal (moins de 1%, i.e. 300). À la dernière élection, il n'y avait pas d'Option Nationale ni de Coalition Avenir Québec. Disons pour continuer l'hypothèse que le taux de satisfaction du gouvernement correspond à la réalité actuelle en se basant sur les sondages courants.

Un sondage donne les chiffres suivant sur les intentions de vote dans ce comté :
  • Parti                 sondage     stratégie 1   stratégie 2   stratégie 3
  • PLQ  :              32%             30%           43%            30%
  • PQ    :              38%             29%           47%            25%
  • CAQ :              15%             14%             3%            14%
  • ON   :                 5%             10%            1%            16%
  • QS   :                 5%               9%            1%            10%
  • Autres :              5%               8%            5%              5%
  • Répondants :   100%
  • Indécis :           35%     non calculés dans les pourcentages ci-dessus.
Avant de mettre les pourcentages associés aux différentes stratégies, permettez-moi quelques précisions additionnelles. Je ne tiens pas compte des indécis, car souvent ils correspondent aux abstentions en règle générale. Ces hypothèses ne tiennent pas compte des impondérables de toute campagne, une mauvaise prestation d'un chef au débat des chefs, une bourde avec un journaliste, un scandale inopiné.

Stratégie 1
Aucun mot d'ordre, tout le monde vote comme il le veut, c'est la démocratie à l'état pur. C'est le souhait le plus cher pour les libéraux et sur lequel il compte le plus. D'ailleurs, les démarches vers le DGÉQ cette semaine le prouvent. Ici, la stratégie de démoniser et discréditer Pauline Marois par les libéraux est le seul enjeu libéral pour espérer gagner et se faufiler entre les insatisfaits qui vont changer de camp pour le vote du PQ vers l'ON ou vers QS ou vers les partis autres.

Stratégie 2
Celle du vote stratégique le meilleur candidat de ON = QS = PQ selon le comté pour éviter la division du vote des forces de gauche, des forces souverainistes et des forces antilibérales. Dans cette stratégie, il faut tenir compte des chances de former un gouvernement de coalition de gauche advenant une victoire. Ce qui est bon pour la gauche souverainiste est aussi bon pour la droite fédéraliste PLQ = CAQ. C'est la seule qui peut permettre le plus d'assurance de gain, n'en déplaise aux opposants de cette thèse.

Stratégie 3
Se défaire des vieux partis et faire la politique autrement. On jette toute l'expérience au détriment de la nouvelle génération et des nouvelles façons de faire la politique réinventée. Ici, le mot d'ordre est de voter QS ou ON et se diviser le pouvoir. Abolir les libéraux et les péquistes et les caquistes. C'est audacieux, mais irréaliste du moins en théorie. Il serait utopique de croire que tous les péquistes vont aller dans ce sens. Malgré quelques gains dans certains comtés, ce serait insuffisant pour remporter plus de comtés avec cette stratégie, car les libéraux ne capituleront aucunement avec cette stratégie. C'est aussi ne pas tenir compte de l'expérience et de l'organisation électorale qui sont le fruit des partis expérimentés, autre avantage indéniable.

Cet exercice nous permet de voir assez simplement les avantages et inconvénients qui se rattachent aux stratégies, mais on oublie aussi quelques facteurs comme un candidat sortant à déjà beaucoup de contact dans son milieu ce qui aide. Je veux voter pour tel parti, mais le candidat me pue au nez, alors que faire?

Bonne réflexion et surtout votez généreusement!














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