samedi 24 juillet 2010

Parler pour se libérer

Bonsoir à vous,

Je pense que les gens ne sont pas habitués à dire simplement les choses. Il arrive parfois que je déconcerte certaines gens en leur disant simplement ce que j'ai à dire. Suite à cela, il se passe deux choses, l'accueil de ce que j'ai dit avec les nuances qui s'imposent ou bien la levée de boucliers avec la peur enfouie bien au fond des gens. Chacun de nous a des choses à dire. À se dire d'abord, se parler des vraies affaires, se faire face avec honnêteté et courage, se montrer vrai pour se respecter en bout de compte. À dire aux autres ce qu'ils sont en droit d'entendre, la vérité. Arrêtez de faire accroire aux autres ce qu'ils veulent entendre et avoir la noblesse de dire simplement les choses comme elles sont.

Par exemple : jeudi dernier, j'arrive à un restaurant dans lequel se trouve un ami qui me fuit, m'évite depuis octobre dernier, sans que je sache pourquoi. Il est seul à sa table avec son repas et un journal ouvert sur sa table. Il me lance : tient, tu reviens à tes anciennes amours. Je lui réponds : oui, je vais dans un restaurant quand j'ai faim. Puis, je suis debout à côté de sa table pendant 10 secondes. Il ne fait rien. Devant son mutisme, je tourne les pas et m'assois à la table à côté de la sienne. Je sens le malaise qui s'installe. Aucun mot n'est échangé entre nous durant tout le repas. Je commande mon repas, je mange dans le silence avec la sensation que cette situation est d'une loufoquerie incroyable.

Il quitte le restaurant en payant la serveuse, quelque temps plus tard je fais de même. Lui comme moi allons à la même répétition de notre chorale d'été. Tout le long de la soirée, je repense à cette absurdité. Je décide d'attendre un signe pour passer à l'action et lui dire quelque chose de significatif.

À la fin de la soirée, je vais remplir ma bouteille d'eau et reviens sur mes pas pour quitter la salle et sortir dans l'autre direction. Au moment où je retourne vers la porte de sortie, il se dirige vers moi, voilà le signe. Je l'interpelle en ces termes : Benoit, je vais te dire quelque chose. Tu as manqué une belle occasion de reprendre contact avec moi en ne m'invitant pas à ta table au restaurant, peut-être qu'il n'y aura pas d'autre occasion qui sait? Il était alors avec un visage d'étonnement quelque peu abasourdi. Et sur ce, j'ai prestement tourné les talons et je suis sorti.

La suite sera sans doute demain, car nous avons une répétition intensive qui nous permettra de croiser encore nos chemins. Qui sait?

Au plaisir,

Sylvain

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