mercredi 23 mai 2012

Un gouvernement à la dérive

Bonsoir,

Le retour du gouvernement québécois à l'Assemblée nationale était assez pitoyable, incapable de répondre aux préoccupations des députés de l'opposition officielle sur l'état de dégénérescence de la crise sociale actuelle.

La psychose du carré rouge des députés de l'opposition fait plus de ravage que je ne l'aurais cru. Presque tous les députés ministériels en sont atteints à des degrés divers.

Le gouvernement est dans le déni total de toutes responsabilités et ils invoquent le besoin de respecter les lois et l'ordre. Ce déni de responsabilité rappelle l'affaire Turcotte si largement décriée. À la différence que le meurtrier Turcotte avait reconnu avoir posé ses gestes horribles. Pour Jean Charest c'est pire, il n'est aucunement responsable de rien, alors que fait-il aux commandes du gouvernement?

Robert Dutil (ministre de la Sécurité publique) en point de presse avant le début de la séance parlementaire était assez nerveux. Il avait peine à justifier l'injustifiable devant les journalistes qui étaient très pointus dans leurs questions. Il faisait un plaidoyer pour pousser sa rhétorique, mais n'arrivait même pas à sembler convaincu, tellement c'était chancelant. De plus, à quelques questions des journalistes, il admit ne pas savoir la réponse parce qu'il n'était pas avocat.

Jean Charest (premier ministre et ministre de la Jeunesse) repassait sa cassette, son discours sans nuance contre la CLASSE, se disant très déçu qu'elle ait refusé d'obéir à sa loi matraque (78) qui manifestement ne répond pas aux attentes des étudiants qu'ils représentent. Jean Charest se prend pour la vérité incarnée, et telle un ongle qui ne pousse que dans une direction sans arrêt. Il semble oublier que les leaders étudiants représentent plus de membres que sont parti (42 365 adhésions en 2010).

Michelle Courchesne (ministre de l'Éducation) qui spin sur le fait que sa porte est toujours ouverte à la négociation et qu'elle a tenté de parler aux leaders étudiants, ce que réfute catégoriquement ces derniers : aucun appel de qui que ce soit du bureau de la ministre. Alors, le mensonge ne passe plus le test de l'image fabriquée de toutes pièces.

Jean-Marc Fournier (ministre de la Justice) était comme toujours suffisant et baveux en répondant uniquement en contre attaquant les positions du PQ dans le dossier pour se justifier. Pas fort comme argumentaire, mon Jean-Marc, tu ne convaincras personne comme cela. D'ailleurs, il n'a même pas pris la parole 1 minute lors de l'étude du projet de loi 78, tout comme le premier ministre également.

Mais que reproche donc le PQ de Pauline Marois à Jean Charest?
  1. Le PM n'a jamais rencontré personnellement les leaders étudiants pour tenter un dialogue, un rapprochement, un contact en vue de régler le conflit, depuis 100 jours aucune rencontre avec eux.
  2. Avoir laissé passé 10 semaines de grève étudiante avant de commencer à envoyer ses ministres négocier, pas sur la hausse des frais de scolarité, mais sur les à-côtés.
  3. Avoir laissé la situation se judiciariser par des injonctions à répétitions qui n'ont fait que s'envenimer le conflit.
  4. Avoir passé une loi 78 sous le bâillon qui fait la grogne d'à peu près tout le monde qu'on soit pour ou contre la hausse des frais de scolarité.
Jean Charest s'est peinturé dans le coin solide. Son orgueil aura raison de lui ou les jeunes auront gain de cause et il perdra la face, s'il continue à s'entêter devant l'inévitable. Je me demande sincèrement s'il veut réellement s'en sortir ou seulement faire oublier par ce chaos, ses autres déboires politiques.

Beaucoup exigent de lui qu'il prenne en main le dossier personnellement et qu'il négocie pour trouver une solution. Devant son immobilisme, la tension monte de plus en plus, mais jusqu'où ira-t-elle? Un mort, une émeute sanglante, réveillez-vous monsieur Charest nous en sommes rendus là!

Il se fait un devoir d'exiger que chacun condamne la violence sous toutes ses formes et l'obligation de respecter toutes les lois.

Alors comment se fait-il que Jean Charest ne condamne pas la brutalité policière qui sévit actuellement? Le SPVM (Service de police de Montréal) agit depuis l'adoption de la loi 78 avec répression violente et sans aucune retenue, ni discernement. Elle frappe sur tout ce qui bouge! C'est inadmissible dans une société dite démocratique. C'est un état policier digne d'une dictature.

La polarisation des médias est un autre facteur aggravant. Les médias tels La Presse, TVA, LCN, SRC, RDI, ne disent que ce qu'ils veulent bien au lieu de dire ce qui est. C'est de la désinformation pure et simple, autre signe d'une dictature. On fabrique des sondages douteux pour faire dire n'importe quoi. On invite des ex-policiers pour analyser le travail de ceux-ci, alors où est l'impartialité et la neutralité journalistique. Ainsi, dans ces reportages les policiers sont toujours couverts dans leurs agissements même dans les bavures les plus criantes.

Selon plusieurs, nous sommes loin du temps où nous pouvions espérer avoir un gouvernement qui écoute ses citoyens. Le PM répète ad nauseam qu'ils parlent d'une seule voix, mais le problème est que personne n'écoute la population. Dans ces circonstances, nous en sommes rendus à la seule solution logique et  responsable, c'est de se rendre chez le Lieutenant-Gouverneur et de déclencher des élections!

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